Fear of tomorrow || Pv Liam

J'essaie de garder pieds mais la terre s'écroule sous chacun de mes pas. J'essaie de garder la tête hors de l'eau mais je me sens de plus en plus attirée vers les profondeurs. Mon royaume s'effondre tel un château de cartes. Une à une, les cartes s'abattent, ne laissant qu'une masse informe. Vestige d'une vie insouciante. Où sont passés les princes charmants? Où sont passés les happy end? Le conte de fée de mon enfance me semble si lointain. A mesure que le film de ma vie avance, je me sens comme happée dans l'horreur et le tourment. Il ne s'écoule pas une seule journée sans que la peur me noue l'estomac. Sortir de chez moi m'est difficile. Une épreuve pour laquelle je ne suis jamais prête. New-York n'a jamais été un paradis où tout était rose. Je le savais. Mais jamais encore, je ne m'étais réellement confrontée à cette réalité. Telle la Duchesse de Flaflaland, je regardais tout cela de haut, de loin. Suffisamment, en tout cas, pour compatir et retourner gaiement à mon train train quotidien. Malheureusement, je ne peux plus. Je ne peux plus mettre mes mains devant les yeux et faire comme si je ne voyais rien...

Les récents événements restent ancrés dans ma mémoire. Manhattan ne c'est toujours pas relevé de son dernier coup d'éclat. Parmi tout ces hauts bâtiments, cette richesse écoeurante, au coeur de cet arrondissement luxuriant se trouve encore les vestiges d'une tragédie.

Je garde encore en tête l'image de ces corps désarticulés. L'odeur rouillé du sang. Ce goût âpre de la chair calcinée. Toute cette détresse m'innonde encore. Je ne me sens plus chez moi, à New-York. Bien pire qu'étrangère, je me sens en danger. Un danger oppressant qui menace de frapper à chaque instant. Est-ce pour ces mêmes raisons que ma soeur s'est donnée la mort? Bien que j'ai peine à y croire, je suis en mesure de comprendre. Et c'est justement pour cela que je préfère partir. Je préfère fuir, avant que la paranoïa ne m'enfonce un peu plus dans les méandres. Ne serais-ce que quelques jours. Quelques semaines, tout au plus. Malheureusement, fuir New-York n'est plus une chose aisée. Deux options s'offrent à moi : marchander avec les truands ou bien marchander avec les originels. J'aurais aimé ne pas avoir à choisir. Mais mon choix se porte sur les originels. Je ne connais pas encore le prix à payer pour obtenir ma liberté et croyez-moi bien que je redoute ce moment. Toutefois, je n'ai pas le choix. Que faire d'autres? Arrive un moment où l'on se sent happé dans une spiral. Si bien qu'on ne prend pas toujours les bonnes décisions. Partir est peut-être une erreur, mais il n'y a qu'une seule façon de le découvrir.

C'est donc déterminée que j'emprunte les petites routes de Manhattan, quelques heures avant la tombée de la nuit. C'est donc déterminée que je prend la route me menant tout droit au repaire des originels. Avec une voiture qui n'est pas la mienne. Pour ceux qui l'ignore, mon véhicule a été détruit par la fameuse explosion. Tellement pratique, tout ça... Malgré nos desaccord, Hugo, mon collègue, a bien voulu me prêter son engin roulant. Qu'il est gentil, quand il veut. J'ai surtout du le soudoyer en cookies. Mais ça ne sont que des détails.

La route qui me fait face semble s'étendre et s'étirer comme un fil de réglisse. Lisse et sans encombre. Nous sommes loin des décors d'épouvantes. Nous sommes loin de ces pluies orageuses, de ces brouillards quasi surnaturelles et de ces coups de tonnerres pré-enregistrés. Non. Le ciel est dégagé, bien qu'un peu sombre. Une brise agréable s'engouffre à l'intérieur du véhicule, faisant virevolter avec légèreté mes boucles blondes. Un temps favorable. Pourtant, bien que nous sommes loin de ces décors d'épouvantes, la suite semble en tout point y ressembler.

Sortie de nul part, ou presque, une femme s'arrête en plein milieu de la route. Autrement dit, en plein devant ma voiture. Pas le temps de réfléchir. Pas le temps de pester, ni même de freiner. Le temps que le véhicule s'arrête, je la percuterais de plein fouet. C'est donc instinctivement que je tente de la contourner en faisant un virage serré et pas du tout contrôlé. En parlant de contrôle, je perd totalement celui de ma voiture. Paniquée, je ne peux que contempler la barrière bordant la route qui s'approche à toute vitesse, avant de voler en éclat. Et ensuite c'est le choc... une douleur vivace. Puis le trou noir.

A une époque, la mort était synonyme de néant. La mort, avec sa grande faux, représentait le vide. La fin d'un cycle. Mais qu'en était-il aujourd'hui? Que savions-nous réellement sur ce sujet? Pas grand chose. Tant de récits différents. Des témoignages. Des suppositions. Dans tout ça, où se trouvait la vérité? Quel part de vrai pouvions nous accorder à tout cela? Certains disent que l'on franchit un long tunnel avant de voir la lumière. Ces gens-là disent-ils vrais? D'autres, encore, prétendent que l'on voit sa vie défiler. Si eux aussi avaient raison? Et d'autres individus, surement les plus allumés, se voient sortir de leurs corps. Encore une fois, pouvons-nous les croire? Dans mon cas, aucune de ces théories étaient applicables. Je me sentais partir. Vous savez, comme lorsque vous vous endormez. Une partie de vous tente de lutter contre ça alors que votre corps s'abandonne lentement. Je ne voulais pas et pourtant je me sentais emportée par un courant bien plus puissant que ma propre volonté. Et dans toute cette confusion, je me sentais seule. Terriblement seule. Abandonnée. Personne pour m'aimer. Personne pour me tenir la main. Et pourtant, parmi toute cette confusion, j'entendais un écho lointain. Une voix tentait de percer l'épais brouillard dans lequel j'étais plongée. Je voulais tendre ma main vers cette voix et m'y cramponner comme on se cramponnerait à une bouée. Je voulais être ramenée sur le bon rivage. Je voulais vivre. Tout simplement. Moi qui, pourtant, voulait plus que tout rejoindre ma soeur. Moi qui, pourtant, avait tant rêvé la retrouver sans avoir le courage de franchir le cap jusqu'au bout. Je voulais vivre. Je voulais rejoindre le bon rivage. Tant de choses m'attendaient. Tant de choses à voir et à faire. Oui, notre monde court à sa perte. Toutefois, ce même monde avait besoin qu'on l'aide à retrouver des jours meilleurs. Puis surtout, moi, morte, qui serait là pour prendre soin de mes amis?

Remonter à contre courant n'est pas une chose aisée. Il était plus simple de me laisser submergée par le courant de l'oublie et de l'éternité. Sans que je ne sache pourquoi, une douleur fulgurante me saisit à travers tout le corps. Telle une anguille électrique qui avait trouvé refuge dans mes veines, ça me parcourait de l'intérieur. Vivace, brutal, mais nécessaire. La douleur. Seul véritable rappel que nous sommes encore en vie. Je quittais cet univers sombrement cotonneux pour retrouver la sensation d'un corps meurtri. Une nouvelle secousse. Elle me semblait bien plus violente que la précédente mais toujours moins que la suivante.

Tout juste revenue à moi que je respirais à grande goulée l'air qui se trouvait autour de moi. Mes poumons étaient en feux, menaçant d'imploser. J'avais l'impression de suffoquer. Une chose dont je n'avais pas eu conscience lors de mon état comateux. Tout me paraissait soudainement flou. Pourquoi étais-je là? Où étais-je, d'ailleurs? Alors que le feu dans mes poumons se calmait, les points noirs qui dansaient sous mes yeux s'amenuisaient. Non sans mal, je me redressais. Une chose que je regretta bien vite. Ma tête me paraissait aussi grosse qu'une pastèque. Mais au-delà de ça, chacun de mes muscles hurlaient leur douleur. Comme si ils étaient tous passé dans un rouleau compresseur.

-  Vous allez bien ? … questionna une voix masculine. Sourcils froncés par la perplexité, je tournais mon visage vers lui. Qui était cet homme? Lui devais-je la vie? Je me sentais confuse et totalement incapable de répondre. Les mots me manquaient et surtout, je ne savais fichtrement pas si ça allait bien. Certes, j'étais toujours vivante et ensuite?

- Oui... finis-je par articuler après un long moment de réflexion. Je crois... précisais-je en détournant mon regard de lui afin de constater les dégâts sur ma petite personne. Un constat que j'eu rapidement regretté. En tant que bénévole dans un hôpital, j'avais l'habitude de voir du sang. Je m'étais également habituée à cette odeur de rouille. Là n'était donc pas le problème. Le soucis majeur de ma stupéfaction était de constater que je ne portais pas de haut. Où était passé mon débardeur? Hein?!  Prise d'un soudain malaise, je resserrais la veste qu'il avait posé sur mes épaules.

- Qui êtes-vous? demandais-je en me levant. Qu'on le veuille ou non, il était important de savoir qui avait bien pu me sauver. Et d'ailleurs, comment s'y était-il prit? Bouche à bouche? Massage cardiaque? A bien y réfléchir, ça ne pouvait pas être un bouche à bouche. Une ancienne étude américaine avait démontré qu'il était dangereux de ventiler un patient lorsqu'on pratique un massage cardiaque. Sauf dans le cas d'une noyade. Bien évidemment. Bref.

Une fois debout, ma tête se mit de nouveau à tourner et des points noirs se mirent encore une fois à danser devant mes yeux. Je ne devais pas perdre de vue que je venais de perdre beaucoup de sang. Au lieu d'essayer d'aller jusqu'à l'épave qui m'avait servi de voiture, j'aurais mieux fait de rester assise sur le popotin. Ma main tremblante se posa sur ma hanche mais à peine avais-je frôlé ma peau qu'une grimace défigura les traits de mon visage. Curieuse et surtout inquiète, je baissa mon regard vers la zone douloureuse.

- Qu'est-ce que... murmurais-je. Ce n'était pas une blessure du à l'accident de voiture. J'en étais certaine. Pour avoir déjà accueillit des patients qui ont été victime de la route, je pouvais en mettre ma chevelure à couper. Qu'est-ce que c'est? répétais-je un peu plus fort, en me tournant vers l'homme inconnu. C'est vous qui m'avez fait ça? questionnais-je en pointant du doigts cette étrange brûlure. Une brûlure aussi légère qu'un coup de soleil. Mais un coup de soleil en pleine nuit et avec la forme d'une main? Je n'y croyais pas vraiment.

L'ambulance allait arriver. Oui. Et alors? L'ambulance allait arriver. Oui. Et ensuite? J'allais faire quoi, moi? Comment j'allais leur expliquer ces marques sur mon corps? Comment j'allais faire pour justifier le fait que je ressemblais de moitié à une écrevisse blonde?! La nervosité me gagnait à tel point que j'avais le cerveau totalement paralysé. C'était soit ça, soit le choc qui avait du endommager ma capacité de réflexion. L'un dans l'autre, mes yeux naviguaient entre mes marques, cet inconnu, et les sirènes inquiétantes qui se rapprochaient de nous. Trop d'informations. Beaucoup trop de questions et que très peu de réponses. Malgré cet état de panique, j'étais encore assez lucide pour remarquer la nervosité qui gagnait l'homme. Nous étions deux à nous retrouver au bord d'un gouffre. Lui car il m'avait fait ces marques. J'en étais certaine. Et moi, parce que je portais ces marques.

- Masquez-les ! 

Bien que je n'aimais pas son ton, je ne trouvais rien à redire à cela. C'était un conseil censé et nécessaire. Encore tremblante, je refermais la veste correctement. Elle était trop grande, normal. Je flottais dedans mais ça n'était pas dérangeant en soit. C'était déjà mieux que de retrouver nue... Cette simple idée... L'idée même qu'un inconnu m'est vu sans vêtement me gênait terriblement. Je me sentais d'autant plus vulnérable.

- Monsieur Blake ?!

Une voix s'éleva dans les airs, perçant avec difficulté la cacophonie infernal des sirènes. Qui que soit cette personne, je l'en remercia intérieurement. Mon "sauveur" détourna enfin son regard et je pouvais alors me concentrer sur autre chose. Il possédait l'un de ces charismes qui me faisait rapidement perdre mes moyens.

Très rapidement, je me sentis entourée. Des visages pour la plupart familier. Pour la plupart des collègues. J'hésitais entre le soulagement de les avoir auprès de moi et la crainte qu'ils découvrent ce que je tentais de cacher. Dans tout les cas, ils ne perdirent pas de temps pour m'installer sur ce qui s'apparentait le plus à un brancard. Et ceux, qu'importe mes protestations. Mon corps avait refusé de m'obéir, de toute façon. Mes jambes m'avaient lâché et si Sebastian n'avait pas été là pour me rattraper, j'aurais fait ami ami avec le bitume. Encore une fois. En l'espace de quelques secondes, je me trouvais à l'intérieur de l'ambulance, rejoint ensuite par Mr Blake. J'essayais de capter son attention avec une méthode douteuse et bidon : fixer la personne visée jusqu'à ce qu'elle sente votre "appel télépathique"... Deux options s'offraient à moi. Soit il évitait délibérément de me regarder. Soit... Keira m'avait encore pipoté des conneries... Pour ne pas changer.

- C'est monsieur Blake votre nom, c'est bien ça? questionnais-je alors que le véhicule démarrait.

Je me contentais des questions de base. Bien qu'allongée et aussi pâle qu'un linge, je me rendais bien compte que certaines de mes questions allaient devoir attendre. Nous n'étions pas seuls. Mais qu'il n'espérait pas être tranquille. Je voulais comprendre. Je voulais savoir. Toutefois, avant tout ça, je devais accomplir une chose qui me paraissait importante.

- Je tenais à vous remercier. Un faible sourire étira alors mes lèvres. Un sourire qui s'envola bien rapidement lorsque je sentis les mains de Sebastian s'attaquer à ma veste. Il était le seul infirmer à nos côtés. Les deux autres étaient devant. Par réflexe, je donna une tape sur sa main, la mine aussi sévère que mon état le permettait.

- Ariana... soupira l'infirmier, complètement exaspéré par ma réaction. Ne commence pas à jouer ta pudique.

- Je ne joue pas la pudique. Je suis pudique! Et tu le sais très bien! Et je vais très bien! Un peu de repos me suffira!

Je devais bien l'avouer, mon calme, je commençais à le perdre. La panique, de nouveau, me gagna. J'avais oublié qu'une fois à l'hôpital, les médecins auront cette tendance à vouloir me retirer mes vêtements. Par réflexe je tenta de me lever. Cependant la main puissante de Sebastian eu raison de ma volonté et me garda bien en place sur le brancard. Il m'assura de me laisser tranquille et c'était rassurée que je tourna mes yeux vers Mister Blake. N'empêche, mon silence allait avoir un prix : celui de la vérité. J'espérais bien trouver un moment de tranquillité pour le questionner.

- Vous allez rester jusqu'à ce qu'ils m'aient examiné? Vous voulez que je vous ramène en voiture, après ça? ... ouais. J'avoue. Ma plaisanterie était nulle. Bien consciente de ça, je détournais mes prunelles de ce visage inconnu mais pas tant que ça pour fixer le plafond.

La situation me semblait totalement irréelle. Pourtant, dans un monde où les morts pouvaient marcher, rien n'était censé nous surprendre. Dans un monde où la magie était reine, rien ne devait de nous étonner. Pourtant c'était bien le cas. Peut-être était-ce une réaction purement humaine de trouver le moyen de s'étonner d'un rien. Peut-être était-ce notre façon de ne pas se laisser gagner par l'ennuie. Peut-être était-ce tout simplement un façon de voir le monde autrement que comme un tableau fadasse qui avait perdu de ses couleurs. Je ne saurais l'expliquer et pourtant... J'avais comme l'impression de vivre tout cela d'un point de vue extérieur. Comme si tout cela arrivait à une autre personne. J'avais cette étrange impression qu'il ne suffirait d'un rien pour que je me réveille au beau milieu de mon lit... Et malgré cette étrange sensation, je savais. Je savais que malheureusement, tout ça était vrai. Je savais pertinemment que je venais de frôler la mort.... Ouais... Je venais d'esquiver la faucheuse et pourtant mon soucis premier était de protéger un secret qui, au final, ne m'appartenait pas. Je me souciais d'avantages du sort qui lui serait réservé si quelqu'un venait à découvrir cette chose étrange qui brûlait ma peau. Cette chose dérangeante qui me démangeait.... Cette chose qui pourtant, était témoin de mon sauvetage. Je devais protéger ce secret coûte que coûte. Mon héros... si on pouvait l'appeler ainsi, avait probablement risqué gros en me sauvant. Ou pas. Peut-être que tout cela lui était égal. Peut-être qu'au final, je faisais toute une montagne de pas grand chose. Toutefois, il ne m'aurait pas demander de cacher ces traces de brûlures sur mon corps. J'étais perplexe et avant tout perdue. Quant à lui... Il me semblait tellement froid et détaché. Peut-être qu'un peu de mon humour suffirait à le dérider. Oui. J'étais parfois d'une naïveté affolante. Et ma tentative de blague? Un échec. Consciente de perdre mon temps en essayant de lui arracher ne serais-ce qu'un sourire, je l'écoutais parler tout en fixant le plafond du brancard. Des questions, toujours des tonnes de questions. Elles me brûlaient les lèvres et pourtant je devais les garder scellés dans le silence le plus total. Nous n'étions pas seuls. Le soucis étant... Quand est-ce que l'occasion de le questionner se présentera?

- Inutile de me remercier ...

A cette remarque, mes sourcils se haussèrent. Le remercier? Bien que ça soit d'une indélicatesse et d'un manque de politesse, j'avais complètement oublié de prononcer ces quelques mots. Ce n'était jamais que des mots, mais au moins, ils auraient exprimé une infime partie de ma reconnaissance envers lui. Mais ouais... ça n'était que des mots. Des paroles qui s'envolaient et qui s'oubliaient bien vite. Et au risque de paraître franchement insolente, je tournais ma petite tête blonde vers lui afin de lui répondre :

- Je ne comptais pas le faire.

Je trouvais cette phrase assez dure... Alors je m'étais sentie obligée d'agrémenter mes propos par un sourire chaleureux, bien qu'au final le mal des transports commençait à me prendre. Notre véhicule devait surement rouler sur une route remplie de nid de poule, ce qui n'était guère étonnant. On était chahutés de droite à gauche, d'avant en arrière. Je me sentais d'avantages pâlir et je devinais le regard inquiet de mon collègue me couver. J'aurais pu tenter de le rassurer mais à quoi bon? Je restais donc silencieuse le reste du trajet car de toute façon je n'avais rien à dire. Rien à part des questions que je ne pouvais pas poser devant des oreilles indiscrètes. Je devais prendre mon mal en patience. Une patience que je m'étais à rude épreuve à mesure que les secondes s’égrainaient.

Finalement, on arriva à l'hôpital et ils ne perdirent pas de temps pour m'emmener dans une des chambres. Allongée sur ce stupide brancard, je n'avais pas eu l'occasion de voir si Monsieur Blake c'était installé dans la salle d'attente mais je savais pertinemment que mon collègue Sebastian était resté avec lui. Pour quelle raison, je n'en savais rien. Toujours était-il qu'une fois seule avec une infirmière, je du faire des pieds et des mains pour qu'on me laisse tranquille afin de ne pas avoir à montrer mes marques. C'était étrange. Peut-être même étais-ce suspect. Je m'en fichais. J'étais fatiguée. Je ne voulais qu'une chose, rentrer chez moi... Ah et obtenir des réponses. Je le concède, ça faisait deux choses. Qu'importe. Après une heure à me faire asticoter dans une chambre, je finis par en sortir. Enfin!

Mon premier réflexe étant de me diriger vers la salle d'attente afin de savoir si mon sauveur s'y trouvait toujours. J'espérais qu'il soit toujours là. Mais j'en doutais grandement. Au contraire. Il avait plus d'intérêts à prendre ses jambes à son cou. A moins qu'il veuille s'assurer de mon silence... Et si il décidait de me tuer pour garder ce secret? Gloups... Bon c'était une hypothèse idiote. Il m'a sauvé alors pourquoi me tuer? Mais... Gloups quand même... L'un dans l'autre... il n'était déjà plus là.

SUJET FINI