❝ Un passé qui a l'odeur de la mort ❞ - Exekiel & Sasha

un passé qui a l'odeur de la mort.

❝ BE MY FRIEND, HOLD ME. WRAP ME UP, UNFOLD ME. ❞

Elle sera d'amour et naîtra de ruine. Elle sera à la fois femme et animal. Elle s'imposera dans ta vie comme une plume en tempête mais n'échappera pas à ta poigne délicate.

Cette femme, il l'avait sous les yeux. Cette femme s'était imposée à lui. Il l'avait reconnu à la minute où son regard s'était posé sur elle. Il l'avait su, l'avait senti au plus profond de ces entrailles, cette femme était Fable. Cette femme n'avait toujours été pour lui que divagations d'une mère perdue dans un délire qui c'était malheureusement voulu plus confortable que la triste réalité de ce monde sans dessus dessous. Cette femme n'avait été qu'une légende pour lui jusqu'au soir où il l'avait aperçu au Devil's Den. Nul doute à avoir. Cette serveuse était celle dont sa mère lui racontait l'histoire, soir après soir, dans l'espoir de voir naître au creux des yeux de son fils une lueur de foi. Foi qu'elle avait elle-même perdu en même temps que la raison.

Tu verras sourdre en toi les blessures d'un passé enterré et oublié au rythme des mélodies qu'elle te fredonnera. Elle sera d'amour et de paix, et embrasera tes pensées livides d'une amertume incendiaire.

Il n'avait pas eu de difficulté à l'aborder. N'avait même pas prit le temps d'enligner les mots dans sa tête. Il lui avait tout cracher au visage, au grand risque de paraître complètement fou. Et à sa grande surprise, à son total étonnement, on ne réclama pas davantage. On lui accordait une confiance que lui-même avait de la difficulté à comprendre. Une confiance qu'il savait pourtant si bonne et si pure. Une confiance qui avait poussé là, comme une fleur inespérée en terrain hostile.
Parce qu'avec elle, ce charabia prenait finalement tout son sens. Parce qu'avec elle, le monde ne semblait plus sans dessus dessous. Parce qu'avec elle, il semblait bon de retracer le chemin de son passé. Parce qu'avec elle, pour elle et grâce à elle, il se jetterais tête première dans ce torrent de souvenir qu'il avait depuis longtemps enterrer et oublier.

Vos sentiers se croiseront, tu n'y verra que non-sens. Tu t'y perdra. Tu t'y cherchera. Tu t'y trouvera. Laisse tes fardeaux derrière et marche. Ne t'arrête pas. Ne regarde pas derrière. Avances et laisse les choses se faire d'elle-même. Car ensemble, même la mer la plus tourmentée, ne saura vous brisez. Vous serez attache et bouée l'un à l'autre, l'un pour l'autre.

Il s'était éloigné. Avait laissé à Sasha le peu d'intimité qu'il pouvait lui offrir. Le vent glacial lui fouettait le visage et pourtant il ne brochait pas. De marbre devant la tempête, il se contentait d'apporter support à cette inconnue par son absence. Un respect quasi-religieux s'était installé de lui-même, respect qui s'était imposé presque trop naturellement à son esprit.

Le temps fera son chemin, il tracera ses cicatrices à l'aveuglette. Imperturbable supplice. Il emportera ce que bon lui semble. Et il te laissera là. Il ne restera que toi. Qu'elle. Que vous. Ne t'entête pas à combattre l'imperturbable, ne t'épuise pas à lutter et baisse tes gardes. Bats-toi pour toi. Car c'est ce qui restera toujours après toutes ces tempêtes. Bats-toi pour elle. Car c'est ce qui restera toujours.


- Elle est… Elle repose à la cours... Avait-il finit par s'entendre murmurer d'une voix cassée par l'émotion une fois sur le porche de son ancienne demeure. Il désigna le côté de la maison d'un vague coup de tête, elle pourrait atteindre la cours arrière par l'extérieur. Il ne comptait pas l'accompagné jusqu'à l'épitaphe de sa mère. Il savait très bien que ce moment, elle devait le vivre seul. Il lui offrit un demi-sourire avant de s'engouffrer au cœur de sa vieille maison.

Les souvenirs tu peux les oublier. L'histoire tu peux l'enterrer. Tu peux t'entêter à fermer les yeux. Mais ton cœur ne te trompera pas. Et ne te borne pas à jouer la sourde oreille. Car elle sera toujours là pour désengourdir cet cuirasse d'argile.

Il n'aurait jamais cru remettre les pieds ici. La douleur était trop vive. Douleur qu'il avait tout fait pour dissoudre dans une réalité livide et morne. Une réalité qui au final se voyait tout aussi toxique que celle qu'il voulait tant fuir. Il était assis là, sur le bout de son lit, à suivre le fil d'une vie qu'il aurait pu avoir. Une vie qu'on lui avait arraché. Vie qui l'avait mené jusqu'ici. Jusqu'au premier chapitre de son histoire calciné par la mort et la tourmente. Il s'approcha de la fenêtre de sa chambre qui donnait sur sa cours. De là, il pouvait voir la petite brunette penché sur la tombe de sa mère.

Tu sera bon pour elle et elle sera bonne pour toi. Car cette histoire calciné par la mort et la tourmente ne se termine pas au premier chapitre…

- Tu sais, je me rappelle un peu encore d'elle. Elle venait souvent prendre le thé à la maison. Tu vois cette arbre là-bas? Il pointa le saule pleureur qui poussait au fond de sa cours en bordure du ravin donnant sur la mer. Elles y passaient le clair de leur temps; ta mère et la mienne, je veux dire… Même les jours de pluie! Il laissa échapper un léger rire cristallin d'entre ses lèvres. Elles revenaient trempés jusqu'aux os avec un sourire béat d'étampé au visage! Elles étaient radieuses à voir… Cette distance s'était dissipée, il se trouvait là, à ses côtés, les yeux rivés sur la tombe d'une femme qu'il avait connu et aimé. Il déposa une main délicate sur l'épaule de Sasha. Elle était vraiment radieuses à voir, tu sais!

Vos sentiers se croiseront, tu n'y verra que non-sens. Tu t'y perdra. Tu t'y cherchera. Tu t'y trouvera. Laisse tes fardeaux derrière et marche. Ne t'arrête pas. Ne regarde pas derrière. Avances et laisse les choses se faire d'elle-même. Car ensemble, même la mer la plus tourmentée, ne saura vous brisez. Vous serez attache et bouée l'un à l'autre, l'un pour l'autre.

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