MONSTER. OS ALARIC. [terminée]

“ Alaric ♦ Nuit type d'un vampire psychopathe „

Agonie. C'est ce qu'il lit dans son regard. Empathie. C'est l'élément qui manque cruellement dans les prunelles de glace de l'Originel. Ténèbres, démon intérieur et sadisme. Une boule de nerfs insatiable, prête à exploser, prise d'une envie incontrôlable de détruire, de démolir. La délicieuse liqueur coule de la chair meurtrie, un tas d'os qui ramasse toutes les immondices de la route sur son passage. Laissant une traînée sanglante sur son sillage. Une musique entêtante fait vibrer l'air dans l'habitacle d'une voiture, mêlant mélodie électrique et hurlement de terreur. Un sourire paresseux aux lèvres, le vampire frappe d'un coup sec de son pied chaussé comme un prince la pédale du frein, coupant le moteur. Les cris se muent en gémissements de douleur et de terreur. Et dans une enjambée parfaite, droite, longiligne, le corps immense, enveloppé dans un costume d'un noir d'encre se fondant dans la nuit, s'extirpe de la boite de métal luxueuse. Tout respire classe et supériorité chez le vampire, qui d'un pas nonchalant, mains dans les poches, sifflote joyeusement tout en rejoignant l'arrière de la voiture. Longeant la corde, enroulée telle un serpent autour d'un homme à la carcasse décharnée. Difficile d'identifier l'individu, derrière le fil de gravier incrustés dans sa peau, ou les différents hématomes qui gonflent ses traits ensanglantés. Une grimace de douleur déforme le faciès de la bouille humaine, et un énième gémissement s'échappe des lèvres gonflées de sa victime. Ce qui ne fait qu'accroitre la bonne humeur du Français.

L'homme pue la sueur, la trouille et la pisse. Et le vampire, avec une moue écœurée, ne se prive pas pour asséner un coup de pied violent dans ses côtes déjà brisées. Observant sa victime entrouvrir les lèvres, sans pour autant parvenir à lâcher le moindre son.  

“- Tu étais prévenu … Susurre Alaric, extirpant ses immenses mains de ses manches pour les joindre, s'agenouillant souplement pour plonger prunelles azures dans le marron vaseux et vitreux de ces yeux de merlan.  

La peur dans son regard est une délectation pour ses sens, de quoi l'émoustiller et lui donner envie de sortir les crocs. Mais pas sur cette carcasse difforme. Le vampire aime la finesse, c'est une fine bouche. Et c'est avec une lenteur étudiée, qu'il avance une main longiligne et blafarde, glaciale, vers la doublure de sa veste hors de prix, pour en extirper un portefeuille. L'objet en cuir marron est usé par le temps, décharné et dans un état pitoyable. Comme son propriétaire. Doucement, Alaric attrape une petite photo, mettant en avant la bouille souriante d'une blonde pétillante.  

- C'est ta fille ? Demande Alaric, qui connait déjà la réponse, admirant la terreur dans le regard de son ancien employé. Et pour appuyer ses propos, le démon aux babines retroussées agite le papier de pixels devant les yeux terrorisés et à présent enragés de Cliff. La moue carnassière de la bestiole s'élargit alors. Bien-sûr … Ravissante. Mais j'hésite avec ta femme. S'exclame Alaric, enfonçant le couteau dans la plaie. Pourquoi se priver, je vais bouffer les deux !” Clame-t-il en partant dans un rire mauvais.

Et d'allonger ses longues guibolles pour se redresser, surplombant le tas de graisse de toute sa hauteur. L'une de ses chaussures d'un noir d'encre parfaitement cirée se levant, avant d'écraser prestement la caboche d'Emmanuel Cliff. Mort. Fredonnant l'air d'un temps révolu, l'immortel déchiquète la photo, en faisant des confettis pour mieux l'éparpiller sur le cadavre encore chaud. Et de tourner les talons après avoir détaché la corde mortelle de son pied. Alaric se dirige d'un pas rapide vers le coffre de la voiture, pour s'armer du bidon d'essence qu'il vient aussitôt déverser sur le corps. Lâchant le portefeuille pour s'emparer d'une allumette. Le bâton crise contre la semelle de sa chaussure, s'enflammant aussitôt. La fumée s'évapore dans l'air, son index et son pouce s'écartent, laissant le bois flambé s'évanouir dans l'air pour embrasser comme un feu de joie la corps imbibé. Et au français d'admirer son œuvre d'un air las, neutre et ennuyé. Rien de bien exceptionnel pour lui. Ce n'est qu'une nuit de plus à éradiquer la vermine.


Et il tourne les talons, déjà loin dans son esprit, à se demander quel goût auront les deux femmes les plus importantes pour ce petit traître de Cliff.