[terminé] Show Me Your Soul ☥ Ft. Alaric G. Rousseau

Ca faisait quelques jours que j'avais rencontré Monsieur Rousseau. Le vampire. J'avais un peu fait un remake d'Entretien avec un Vampire... Je dis ça parce que la tournure de mes pensées m'a fait penser à ce titre. C'est tout...
Le contrat attendait sur mon petit bureau encombré dans mon appartement. Quelques pages déjà lues étaient posées sur un côté. Je n'avais pas eu le temps. En fait, je ne l'avais pas pris non plus.
J'avais dit que je le signerais, avant même d'en avoir pris pleinement conscience ; mais maintenant je repoussais l'échéance. Je craignais qu'il y ai des choses qui me fasse revenir sur ma parole. J'avais peur, oui, de claquer dans les deux jours après la date fatidique où je devrais lui retourner l'exemplaire signé.

Rien que poser les yeux dessus tous les matins et tous les soirs me donnait des frissons. Ouais, tout ça me foutait les jetons. J'en faisais même des cauchemars la nuit. Je le voyais me dévorer, lui, ce géant aux yeux bleus si froids, me dévorer lentement avec délice tandis que la douleur dans mon corps devenait chaque seconde plus insupportable. Il n'y avait pas de sang, puisqu'il aspirait tout jusqu'à mon âme. Jusqu'à mon bâ et mon kâ... il ne resterait plus rien d'autre de mot que ma carcasse, asséchée de l'intérieur et même pas bonne à momifier et à suivre les rituels de mes croyances. Mon âme et mon énergie vitale s'évaporeraient, consumées, et jamais je ne trouverais de repos dans le monde souterrain, le monde des morts égyptien, la Douat où les défunts retrouvaient les dieux et continuaient leur existence suivant les plans cosmiques.
Je ne retrouverais ni Papa, ni Maman et jamais je ne pourrais rencontrer vraiment ma déesse.
Je frissonnais rien que de repenser à ce cauchemar. Il était là, toutes les nuits, parfois même plusieurs fois par nuit et je n'arrivais pas à me débarrasser de sa répétition cyclique. Chaque jour, je me levais plus fatiguée que la veille et j'espérais que ça allait s'arrêter. J'avais bien tenté de m'appliquer des hiéroglyphes pour faire cesser les mauvais rêves. Et même des amulettes, avec lesquelles je n'étais pas forcément douée... Rien y faisait.
J'en étais venue à la conclusion même que ma magie et les cauchemars venaient de la même source. Bastet. Peut être la déesse n'intervenait pas directement sur mon sommeil, puisqu'elle devait être occupée à combattre la vraie forme d'Apophis le serpent, mais la partie d'elle qui m'habitait et me permettait d'avoir des pouvoirs devait sûrement se révolter que j'envisage de travailler pour, et avec, le vampire. Après tout, je devais empêcher le soleil de le brûler. C'était comme le protéger en rendant inoffensif les rayons de l'astre. C'était à l'encontre de l'ordre des choses...
Et mon corps et ma magie faisaient tout pour me le rappeler.
Un peu comme cette fois-là, où j'avais voulu forcer le destin, grâce à la magie que je ne maitrisais pas tellement. Avais-je tellement évoluée depuis cette époque ? J'avais aujourd'hui l'impression de toujours être cette adolescente qui se tatouait la magie en secret pour faire quelque chose qu'elle savait interdite. Au final, j'avais perdu un futur enfant, et peut être même tous ceux qui auraient pu venir ensuite naturellement.
Après tout, Monsieur Rousseau avait bel et bien précisé qu'il voulait que je garde tout cela secret.
Le secret et aller à l'encontre des principes de Maat et de Bastet. Je ne faisais que répéter mes bêtises...

Mais j'avais décidé d'essayer de ne pas y penser aujourd'hui. Ne pas lire d'autres pages du contrat, aller bosser naturellement, sortir ce soir, aller me coucher tard et si fatiguée que je n'aurais pas d'autre choix. Ne pas penser à la magie. Ne pas penser au vampire.
À vrai dire, je dois avouer que ne pas penser à la magie était plus simple. Bien plus simple, puisqu'au fond je le faisais presque naturellement à force de me cacher. Mais ne pas penser au grand homme brun-roux était plus que dur et je réalisais que le charme magnétique des vampires n'était pas du tout une légende...
Mais ce soir, je sortirais, avec ma collègue, en sortant du boulot. Nous ne travaillions que jusqu'à vingt-deux heures et il était largement temps d'aller faire un tour au bar.

Le Phantasialand. J'ai toujours trouvé le nom plus que ridicule, pourtant la bière et bonne et les bagarres sont interdites à l'intérieur. C'était une bonne chose pour les humains qui voulaient encore sortir un peu. Ils ne risquaient pas grand chose... du moins à l'intérieur. La ruelle, c'était autre chose, certes, mais je ne voulais pas y penser.
Il faisait nuit et un peu froid dehors, mais la lumière de l'intérieur et les verres de bière nous réchauffaient Vic et moi. Vic, Victoria de son nom entier, mais elle non plus ne l'aimait pas, était une fille extravertie et pleine de joie et avec, j'avoue, une grande gueule. Mais elle était toujours là pour me sortir de mes idées noires. Pour me sortir tout court. Dragueuse invétérée, elle se fichait bien du nombre de râteaux qu'elle pouvait prendre, ça l'éclatait. Grande black svelte et musclée, elle déchirait tout.
Cette nuit, elle réussissait même, après quelques pintes, à me faire danser entre les tables, riant et perdant parfois l'équilibre tandis qu'elle se dandinait sur ses talons avec une souplesse toute féline que même Bastet ne m'apportait pas.

J'avais mis une robe sans manches, avec un beau décolleté, mais pas trop profond, et le haut du dos un peu découvert, laissant une partie de mon tatouage apparaître.
Les autres femmes qui étaient présentes avaient fini par nous rejoindre pour se déhancher un peu, laissant l'ambiance les emporter comme l'alcool que j'avais bu m'embrouillait et me faisait faire ces quelques mouvements que je ne faisais jamais. Les hommes nous regardaient de derrière leurs verres ou venaient se mêler à nous dans l'espoir d'avoir peut être un peu d'attention.
Le barman avait à un moment braillé un « LADIES' NIGHT people !! Boissons gratuites pour les filles ! » C'était pas prévu, mais je crois que notre ambiance avait arrangé les choses.
Bien sûr, on en profita avec Vic pour faire une pause et aller chercher une pinte de plus.
Comme si deux n'avaient pas déjà été suffisantes, nous entamions le début de notre deuxième litre de bière de la nuit...

Danser comme ça... depuis combien de temps ne l'avais-je pas fait ? Longtemps.
Vic venait régulièrement sans moi, une fois toutes les deux semaines, mais je ne pouvais vraiment pas me permettre une telle chose. Si je venais une fois par moi, après la paie, c'était bien le bout du monde. Et puis bon, trainer dans les bars pour boire et se faire draguer et boire tant que notre système de valeurs évaluant la qualité d'un homme se dégrade... je préfère éviter.
La plupart du temps.
C'est justement pour ça que je suis venue ce soir là. Dégrader mon système de valeurs et m'amuser, mon cerveau au ralenti ou en accéléré, mais pas tourné vers le vampire et son contrat. Surtout pas le contrat, encore moins ce que je devrais faire pour lui. Non, en fait j'évitais de penser à lui – tout court – aussi ; parce qu'il faut bien l'avouer, une fois que vous avez croisé ses yeux bleus, vous ne pouvez plus les oublier. Quoi qu'ils vous rappellent, colère, envie, haine, attirance, vous ne pouvez pas les oublier...

Alors quoi de mieux que plusieurs verres d'alcool pour oublier ?
Nous avions pris nos bières gratuites et surpris pas mal de monde en vidant presque entièrement nos pintes en un temps record. En fait, danser nous avait tellement assoiffées que le liquide frais, pétillant et mousseux était vraiment le bienvenu. Ca n'allait certes pas du tout améliorer notre état d'ivresse grandissant mais … Enfin, une fois de temps en temps, on va dire que ça ne peut pas faire de mal.
On avait vite reposé nos verres pour retourner danser et je ne faisais pas attention à grand chose d'autre, hormis la tête de ceux qui s'approchaient parfois trop près à mon goût. J'étais peut être déjà bien éméchée, mais je n'allais pas me laisser tripoter par n'importe quel individu non plus ! Et il faut bien avouer que les beaux mecs s'attardaient un peu plus souvent sur Vic, qui – même si l'alcool me désinhibait – avait quand même plus la classe que moi. Moi je me tapais les meilleurs amis passables des beaux mecs et parfois les types plus vieux et un peu zarbis qui n'avaient pas le courage d'aller près de mon amie.
Enfin, ce soir ça allait encore. Nous étions plus de filles que de gars, et souvent je me retrouvais surtout entre Vic et une autre femme, plutôt que de sentir des organes durs contre le tissu de ma robe. Rien que d'y penser, je préfère encore que ce soit Vic qui se tape tous les mecs du bar et que je reste la pote invisible. Brrr.

Et puis voilà.
Je me suis tournée. Je sais pas pourquoi. Mais vers le bar. Et je croise ces yeux bleus là. Les siens. Qu'est-ce qu'il fait là ? J'avais une semaine pour tout lire et lui rendre ce fichu contrat...
Les autres personnes autour de moi disparaissent de mon esprit et je me demande depuis combien de temps il est là à m'observer. J'ai l'impression que c'est pire que ces gens qui flippaient de voir leur patron tomber sur de drôles de photos sur les réseaux sociaux. Il m'a vu de visu, en vrai, danser comme ça, peut être même sait-il le nombre de centilitres de bière qui coulent dans mon corps. Je dois même plus sentir l'alcool qu'autre chose... Mon déo et mon parfum, pviout, a plus !
Mais il tourne les talons. Où va-t-il.. ? Qu'est-ce qu'il fait ?
Je reviens à la réalité quand une main agrippe mon bras. Une main d'homme. Je me tourne pour le regarder et je vois un type, quarante ans environ. Il est canon mais... Ca y est, mon cerveau est branché sur le vampire. Je lui souris à peine, un peu maladroitement et je m'excuse. Je ne peux décidément pas – plus – flirter maintenant. Enfin, il n'y a rien qui le précise dans le contrat, mais il faut que je sache ce que Rousseau fait là.
Je jette un coup d'oeil à Vic qui se trémousse toujours au milieu des gens et semble s'amuser comme une folle, puis de nouveau vers l'homme auprès duquel je m'excuse encore. À bien y repenser, il ressemble de toute façon trop à François pour que je me laisse entrainer dans ses bras ou... plus loin.

Je tente de suivre le vampire. Je ne sais pas trop où il va...
J'essaie aussi d'être un peu discrète, après tout je ne suis pas sensée connaître son visage, tous ces trucs là... Enfin, le contrat quoi. Mais enfin, je peux faire comme si j'étais une fille bourrée qui courait après le mec canon qu'elle a apperçu. Oui, enfin, je crois que je peux faire ça.
Je me mords la lèvre, je ne dois pas marcher trop droit. Encore moins sur ces talons, même s'ils ne sont pas très hauts.
« Hey ! » lançais-je. Je ne savais pas trop quoi dire d'autre. Après tout, je n'étais pas sensée le connaître, une fois encore, je ne pouvais donc pas l'interpeler en lui demandant s'il me suivait...
Enfin, évidemment, là, c'est moi qui le suivait... Mais pourquoi je fais ça ? Mes pieds s'arrêtèrent un instant et je réfléchissais en fronçant les sourcils.
Peut être même que la fatigue naissante et l'alcool me faisaient confondre un type pour lui... Non... c'est pas possible ça... Si ?
Oh mais merde, qu'est-ce que j'étais en train de faire ?

Il a tourné les talons dès que j'ai croisé son regard. Si ça se trouve, il ne voulait pas que je le vois. Ou alors il voulait, pour m'attirer dans un coin sombre et … Oh Aby, tu as l'esprit trop fertile...
En attendant, tu t'es quand même éloigné des gens. Enfin, ce n'est pas si grave... si ?
Mais quand même, c'est pas normal tout ça. J'avais soudain un gros doute brumeux à cause de l'alcool et ça ne m'aidait pas à me concentrer. Il valait mieux que je m'arrête, déjà pour éviter de tomber comme une grosse merde ridicule. Surtout pas devant lui. Ca aurait été franchement trop bête. Plus que ça même, mais je ne parvenais pas à trouver le terme adéquat. Déjà, j'avais jamais été trop douée pour la grande littérature au fort vocabulaire, mais là en plus j'étais bourrée.
Eh ! Je vous ai dit que j'étais bourrée ?
Ahah. Trop drôle. Mais ouais, j'ai quand même un peu les neurones en vrac. Ceux qui restent en tout cas. J'suis pas très fière, j'avoue. Enfin, je suis pas fière parce que y a des personnes classes, surtout mon futur patron en fait, que me voient dans cet état.

Mais alors que je m'arrête, son pas se fige aussi et il se retourne, me regardant en penchant la tête. Par la déesse, j'espère qu'il ne peut pas sentir toute la bière que j'ai sifflée. Pourquoi j'ai bu autant ? Ah oui, pour l'oublier au moins une soirée. C'est loupé ma fille ! Merci Captain Obvious. En même temps, comme l'oublier alors qu'il se tient là ? Est-ce que c'est volontaire de sa part de créer une telle obsession en moi ?
Je dois avoir les cheveux qui rebiquent, les joues rouges, le souffle un peu court et les jambes maladroites... Sans parler d'un peu de sueur et un maquillage bien moins habile.
«  Tiens tiens … Aby … » qu'il lance, avec un sourire. Ma bouche s'entrouvre. Il se souvient que je préfère le diminutif... Pourquoi ça me touche comme ça ? Ca ne devrait pas. Vraiment pas...
À rebours, mon esprit se rend compte que ces quelques mots ont été prononcés en français et un frisson me parcourt le dos. Ca n'a rien à voir avec le fait de ne plus être dans la chaleur des gens. Je crois. Je ne me ferais jamais à l'entendre parler français. Déjà.. sa voix à la base est quelque chose de complètement hypnotisant mais quand il parle français... Mon regard s'attarde sur ses lèvres et je me sens bizarre.

Est-ce qu'il le fait exprès ? Est-ce qu'il sait ce qu'il me fait... ?
C'est un vampire Aby... c'est naturel chez eux. C'est comme ça, ils sont le sommet de la chaine alimentaire... Je suis un lapin pris dans le faisceau des phares d'une voiture. Et pas n'importe laquelle. Une voiture de sport raffinée et ultra-rapide. Un nouveau frisson. Même si j'avais le courage de fuir, je serais incapable d'être assez rapide pour ça.
J'ai la bouche un peu sèche. Et même, je n'aurais même pas le droit de murmurer le « monsieur Rousseau » qui se serait échappé en un souffle de mes lèvres. Je ne suis pas sensée le connaître. Pourquoi est-ce que cette règle s'obstine à s'imprimer dans mon crâne. Encore et encore, comme une petite voix maligne qui prend plaisir à mes problèmes.

« Vous aimez ce genre d'endroit ? Moi pas » Je le regarde.
Pourquoi est-il là s'il n'aime pas ce genre d'endroit ? Je fronce les sourcils, inspirant légèrement, comme si je me souvenais comment on respire.
« Pourquoi êtes-vous là si vous n'aimez pas ce genre d'endroit ? » Je demande. C'est vrai, il ne devrait pas être là. Il ne devrait pas. Alors pourquoi il est là ?
Je me mords la lèvre. « J'apprécie parfois d'y venir oui... Ca me permet d'oublier le reste. La plupart du temps... » Pourquoi est-ce que je lui détaille ma réponse comme ça ? C'est ridicule. Je parle trop.
Je suis bourrée. Oui, merci, je sais cerveau chéri, pas besoin d'y penser à chaque fois.

J'avale ma salive. Il faut que je me concentre. Ne pas faire de bêtise. Ne pas en dire. Ne pas même y penser. Concentre toi Aby. Oui, tu es bourrée, mais faut pas tout laisser arriver à cause ça. Déjà, savoir ce qu'il fait là. Si ça a un rapport avec moi ou non. Si oui, pourquoi ? Si non... tourner les talons et retourner avec Vic. Oui voilà... on va faire comme ça.
Je croise les bras sur ma poitrine. Il me met toujours mal à l'aise. Grand, séduisant, français. Mon ventre se serre un peu et je pince les lèvres. Mon esprit batifole vers le type de tout à l'heure et puis, plus loin, vers François. Je me demande ce qu'il est devenu. Non je ne veux pas savoir. Je me donnerais des claques rien que d'y avoir pensé. Respire et pense à autre chose. Si ça se trouve il est mort déjà.

☥

Mais pourquoi est-ce que je l'ai suivi ? Je me le demande encore. Je n'arrête pas en fait. Pourquoi ?
Un frisson me parcourt. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Est-ce qu'il utilise son pouvoir sur moi ? Est-ce que je le sentirais si il le faisait ? Est-ce que je ferais seulement la différence ? Je ne sais même pas comment ça marche. Si ça trouve, je pourrais très bien rêver que j'ai encore une vie alors qu'il mourrait déjà sous son contrôle...
Mais le fait que je le suive, ou n'importe quelle autre raison semble lui faire plaisir. Il sourit avant que je réponde à sa question... Mais je n'ai pas pu m'empêcher de lui en poser une en retour. C'est comme ça, parfois il ne me semble pas logique. Pourtant... il devrait non ?

Il incline la tête d'un côté puis de l'autre... Je ne comprends pas. Mon cerveau fonctionne au ralenti mais je ne comprend pas... Qu'est-ce qu'il a ? Ma réponse ne lui plait pas ? Ou c'est le fait que je lui ai posé une question... ? Mais enfin, je n'irais pas me déhancher dans un endroit si je n'aimais pas y aller.
Puis son sourire s'agrandit. Encore aujourd'hui, il décide de ne pas répondre tout de suite à mes questions. Enfin, ma question. Et encore moins de commenter ma réponse. Je l'observe alors qu'il approche. Un pas. Encore un. Il est grand. Mon cœur loupe un battement puis reprend de plus belle. Je suis certaine, oui je le sais, il l'entend. Il l'entend aussi sûrement qu'il doit sentir la sueur de la danse, et entendre ma respiration un peu en vrac. Et l'odeur de la bière. Oui, forcément … Quelle image.

J'avale ma salive avec un peu de mal. J'ai l'impression que ça fait un bruit d'enfer. Il est là, tout près, maintenant. Je lève les yeux vers lui. Il a un drôle de parfum. Pour un vampire, il ne sent pourtant ni la mort ni le sang. Mais peut être que c'est aussi une illusion.
Je dois lever les yeux pour le regarder, et je suis sûre que ça lui plait que je sois comme ça plus petite que lui... Mais Monsieur Rousseau se met à me tourner autour comme s'il jouait avec sa proie et une bouffée de chaleur mêlée à un frisson glacial me prend.
Je sais qu'il perçoit toutes mes réactions, même les plus infimes et ça m'embête. Vraiment. Je suis sûre qu'il se languit de ces petites choses involontaires sur lesquelles je n'ai aucun contrôle. Je remonte mes bras pour les serrer autour de moi, comme pour me protéger de son regard que je devine quand il passe hors de mon champ de vision...
J'aimerais savoir à quoi il pense. Peut être... Je ne sais pas en fait.
Comment est-ce qu'il me voit ? Lui, avec ses yeux de vampire millénaire... Est-ce que je ressemble au chaton effrayé que j'ai l'impression d'être ?

« Allons … Aby. Pourquoi diantre suis-je ici ? Vous n'avez pas une toute petite idée ? Hmm ? » qu'il laisse échapper entre ses lèvres fines avec une pointe d'amusement glissée dans une fausse réprimande. Je frissonne à nouveau. J'ai la chair de poule. Et je suis contente d'avoir les bras noués sur la poitrine.
Je lève les yeux vers lui.. « J'adore les buffets à volonté … » lâche-t-il dans mon oreille... Je ne peux sentir que le souffle de ses paroles sur ma peau, puisqu'il n'a aucune chaleur mais la brûlure vient de l'intérieur de mon corps, au plus profond de mon ventre alors que le froid me prend ailleurs.
Il m'effraie autant qu'il m'attire... d'une certaine manière. Mais cette voix rauque, dans mon oreille, si près, et portant cet accent français. Je me mords l'intérieur des joues.
Ma bouche s'entrouvre légèrement, que puis-je répondre à ça ? Je fronce un peu les sourcils alors que la foule passe, ignorante et plus ou moins innocente tandis que je serre un peu plus mes bras autour de moi.

«  Le compteur tourne, Aby. J'espère que vous réfléchissez, quand vous … Ne pensez pas à autre chose. » Ajoute-t-il finalement encore. Je le regarde. Son ton et son air son plus sérieux maintenant et je me mords la lèvre, le rouge un peu aux joues à cause de l'alcool et aussi du reste.
«  Je réfléchis toujours... Je ne suis pas une blonde sans cervelle ajoutais-je avec une légère pointe d'amertume... Et oui, je réfléchis aussi à ce qui vous intéresse. Mais j'ai encore plusieurs jours avant de vous rendre ou non un exemplaire du contrat signé...  » Je me mords à nouveau la lèvre alors que je tente de soutenir son regard. Serait-il un peu impatient ?
«  N'avez-vous pas d'autres personnes à titiller ?  » et à détourner de leur soirée de répit qui aurait pu se finir par un sommeil de plomb imbibé d'alcool et sans rêve ? » ajoutais-je silencieusement, pour mes seules pensées...

☥

Oh euh... En général, je réfléchis avant de parler... Mais voilà, j'ai bu et en plus le vampire me perturbe toujours. Est-ce qu'un jour cela cessera ? Je n'en sais rien. Rien du tout. Mais tous êtres de son espèce ne sont-ils pas ainsi ?
J'en sais rien.
Oui, la présence de Monsieur Rousseau à mes côtés me fait réaliser qu'en fait, je ne sais rien de ce monde. À vivre cachée, comme l'humaine que je ne suis pas vraiment, à tenter de poursuivre un train-train de New-yorkaise banale... Mais je suis une sorcière. Je devrais... Oui, je devrais pouvoir vivre comme telle sans avoir à me cacher. Mais au fond... Puisque je devrais garder secrète mon attache au vampire, m'étaler au grand jour sans m'inquiéter ne ferait que mettre la puce à l'oreille aux autres vampires que je reçois la protection de quelqu'un. Ou que je suis juste stupide, mais ils auraient vite fait de savoir laquelle des deux réponses était la bonne.
Cette situation, en plus du reste, me faisait marcher maladroite sur un fil tendu entre deux de ces grands immeubles de Manhattan. J'étais un funambule dans ce monde vampirique qui mourait de me voir tomber... pour me rattraper et marchander les conditions de ma vie sauve.

Je le vois hausser un sourcil, quittant les envolées lyriques de mes pensées tandis que je... je parlais de quoi ? Ah oui, d'une blonde sans cervelle. Je le regarde, tentant de cerner ses songes. Je ne parviens jamais à savoir à quoi correspondent les rares expressions qu'il laisse apparaître... Il lève sa main, et je suis hypnotisée un instant... ses doigts, sa paume gigantesque... il les glisse dans ses cheveux et je lève une peu d'avantage les yeux et alors je réalise avec mes pupilles écarquillées que sous certains éclairages, la pointe de ses cheveux peut sembler blonde. J'ai l'impression qu'un glaçon vient de tomber dans mon estomac.
Oh bien sûr, si j'avais réfléchis un peu plus … Je n'aurais pas sorti une telle ânerie.
Je détourne mon regard alors que lui fait de même, observant les quelques êtres autour de nous. Je ne sais pas s'ils sont tous humains ou s'il y a, parmi eux, quelques créatures surnaturelles comme nous deux...

Et puis à nouveau, je perds une bonne occasion de me taire. Son regard froid revient me fixer, plus intense encore qu'auparavant et sa langue vient doucement passer sur ses lèvres. Après le glaçon dans l'estomac, c'est la boule dans la gorge. Plus encore lorsque sa voix suave parvient à mes oreilles, teintée d'une ironie non dissimulée... «  Je ne parle pas de réflexions personnelles est générales, mais de ce qui 'm'intéresse'.  Et j'y comptais bien, jusqu'à ce que je vous surprenne en train de me suivre … »
J'avale ma salive avec du mal – forcément avec la boule qui y a élu domicile – et je tente de reprendre un peu constance. Bien... Très bien joué Aby... ! Si tu ne l'avais pas suivi, pauvre sotte !
Et je découvre, en plus de ça, qu'un sourire indéchiffrable s'étire sur ses lèvres et le glaçon dans mon ventre hésite entre fondre brutalement ou devenir plus froid encore.

Mais mon attention est détournée par un homme qui s'avance visiblement vers nous, presque aussi grand que le vampire. Mais tellement, tellement plus carré et musculeux. Mes sourcils se froncent un peu et du coin de l'oeil je vois que la même expression passe sur le visage de Monsieur Rousseau. Je n'aime pas les hommes pleins de muscles saillants. Je préfère la musculature discrète mais bien placée... Un peu comme celle d'un gymnaste ou d'un nageur... Pas celle d'un body-builder. « Oui ? » lâche le vampire avec une acidité non-dissimulée mais le type – sûrement encore plus bourré que moi – ne semble même pas l'entendre et s'adresse à moi «  Ca te dit une danse ? », d'une voix bourrue, sans aucune... aucun accent qui...
Mes yeux glissent lentement vers le vampire sans que je ne bouge la tête. Puis mes pupilles reviennent sur l'homme-montagne et je hausse les sourcils, sentant le regard du vampire sur moi...
« Euuh... Non merci.. » lâchais-je avec une moue. Peut être que j'étais bourrée, mais quand même... « Mais je suis sûre que plein d'autres filles seront contente de sentir te super-muscles de Terminator contre elles par là-bas ! » ajoutais-je en lui tapant le bras et lui montrant l'endroit d'où je venais et où la bande de femmes plus ou moins mûres se trémoussaient toujours.
Puis, incapable de m'en empêcher, je risquais un coup d'oeil à Alaric, comme si je cherchais une réaction à mon choix... Et une idée stupide me vint, mais avant que ma partie de cerveau non imbibée ne puisse réagir, mes lèvres se mettaient de nouveau en mouvement.
« En plus j'ai déjà un cavalier ! » je balançais avec une voix chevrotante. Voilà... C'est Aby bourrée qui veut essayer de prendre un vampire millénaire à son propre jeu. En gros, une Aby qui dit des conneries plus grosses qu'elles et qui sont potentiellement dangereuses...

☥

Oh mince, j'ai osé...
Mais pourquoi ? Pourquoi ? Franchement... Non, balancer comme ça que le vampire est mon cavalier. Oh non … Bon sang, il faut que j'arrête de boire.. Ou que je fasse en sorte de trouver un moyen pour être soule moins vite...
Pour autant, quand je le regarde, un peu inquiète de sa réaction, il se contente de hausser un sourcil et de pencher la tête. Je prie intérieurement qu'il rentre dans mon jeu... Le baraqué pouvant très bien décider que ma réponse négative ne lui convient pas et insister, mais si j'ai déjà un cavalier.. ça lui fera sûrement réfléchir à deux fois... J'espère. Alaric croise ses bras sur son torse et je regarde le tissu de son haut mouler ses muscles longs et fins mais bien marqués...
Oh zut Aby, reprend-toi ! Je ferme les yeux un court instant alors que je me tourne à nouveau vers la montagne sans cervelle.

« Dégage. » lâche le grand brun-roux et la chaleur monte dans mon corps depuis le bas de mon ventre alors que le son de sa voix rauque se glisse jusqu'à mes oreilles. Tout ça n'était vraiment pas une bonne idée... vraiment...
En plus, je sais pas vraiment danser hein. Je me tortille quand je suis bourrée en espérant être un peu gracieuse comme Vi' … Je ne sais bien danser que lors des rituels de Bastet, c'est un peu inscrit en moi en même temps.

Le baraqué ne se le fait pas dire deux fois et part rapidement à la recherche d'une de ces filles faciles que je lui ai indiqué un peu plus loin et moi j'espère juste que le vampire qui me sert à présent d'unique compagnie ne va pas me manger toute crue.
Il se penche un peu, et je me demande ce qu'il a en tête. Ne pas le regarder dans les yeux. Toute mon esbroufe a disparue avec le départ du type et me voilà maintenant à la portée des crocs de mon peut-être-futur-certainement-employeur...

« Et c'est moi l'arrogant ? » qu'il marmonne à mon oreille et j'ai l'impression que mon cœur arrête de battre un instant. Il est si près. Même sans l'être il pourrait me faire tout ce qu'il veut tellement il est supérieur à moi et là... je ne peux vraiment rien faire.
Ses lèvres froides effleurent mon oreille et j'ai l'impression de prendre feu de l'intérieur mais il se redresse rapidement.
«  Mmh... je.. Je voulais juste me débarrasser de lui... »
Je l'observe tandis qu'il passe sa langue sur ses lèvres avant d'y glisser distraitement son pouce. Un instant, je ne peux pas en détacher mes yeux mais la partie de moi qui n'est pas complètement bourrée me rappelle à l'ordre et mon regard glisse ailleurs. Un ailleurs vague...

Sa voix me ramène à lui, indéniablement... « Votre cavalier, hein ? … J'espère l'être, oui. »
Je le regarde. Il me tend son bras... I-Il est vraiment sérieux là.. ? Je me mords la lèvre. Moi ? Danser avec lui ? Mais euh...
Mes yeux s'attardent sur sa grande mains aux longs doigts si... parfaits... Il n'y a pas d'autre mot. Je me mords plus fort la lèvre en glissant ma petite mimine contre sa peau froide. Je ne sais franchement pas ce que je suis en train de faire là... Je me jette dans la gueule du loup, très certainement.
D'autant plus que j'ai l'impression qu'il ne parlait pas seulement de ce soir...

Pourtant, je le laisse m'entrainer pour aller danser, sûrement. Espérant ne pas être complètement ridicule.
«  Je ne suis pas réellement une superbe danseuse vous savez... »

☥

Sa peau est froide contre la mienne mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que ça vaut mieux comme ça. Si il avait été chaud, je crois que j'aurais explosé sous le coup de trop de chaleur. Chaleur dans ma tête, chaleur dans mes joues, chaleur dans mon ventre. Partout.
Comment est-ce que je faisais pour encore tenir debout ? Je me le demandais.
Il devait percevoir le moindre battement de mon cœur affalé et la moindre de mes respirations en vrac. Sans parler de ma fébrilité qui devait devenir de plus en plus apparente. Peut être que je devrais prendre une nouvelle bière.. ? Ca n'aidera pas mon état physique mais je me ferais moins de soucis mentalement, du moins pour le moment, même si plus tard je le regretterais très probablement.

Mais il m'entraine déjà vers les autres danseurs alors que mes pieds suivent sans que je me souvienne leur en avoir donné l'autorisation. Une partie de ma cervelle flotte dans un peu d'alcool, ne se souciant de rien tandis que l'autre est remplie de mini-moi et de mini-Bastet courant dans tous les sens et hurlant les bras en l'air.
De l'extérieur, je devais sûrement avoir l'air un peu blasé et ailleurs, avec un sourire débile mais l'oeil inquiet.

Au bout d'un moment, il s'arrête et mon regard s'attarde sur son dos alors qu'il ne fait pas encore face. Il est grand. Trop grand. Mais ses muscles roulent sous son haut comme les épaules d'un grand félin. J'aime les félins...
Quand il se tourne enfin vers moi, il s'incline en une révérence. Je ne sais pas quoi faire. Mais ma colonne vertébrale se plie lentement pour rendre la révérence. Ok mon corps, fait comme tu veux, j'contrôle plus rien on dirait.
Puis il m'attire contre lui. Ma main droite recevant sa gauche et sa main libre se glissant dans le bas de mon dos. Un frisson remonte le long de ma peau et je lève timidement les yeux vers lui. Il me touche de si près, vu comment je suis là, ça me met dans tous mes états.
Depuis combien de temps un homme de son standing ne m'a pas touché... ?
Jamais au fond.

« Je déteste cet endroit … Ca vous dit, un petit tour ? » murmure-t-il et si je n'avais pas été si près je n'aurais sûrement rien entendu.
« … Je … » En fait, je ne sais pas quoi dire...

Puis le son s'estompe et je me dis que c'est parce que je suis en train de tomber dans les pommes. Mais en fait...
La musique du bar est remplacée par autre chose et quand j'ai le courage de tourner la tête et me détacher de ses iris, je découvre un tout autre endroit. Cette fois, je manque de défaillir. Où sommes-nous ?
Je le regarde à nouveau, affolée. Où m'a-t-il emmenée comme ça ? Est-ce que les vampires ont le pouvoir de téléportation ?
Non, non non, ce n'est pas possible.

« Je préfère ça … Et vous ? » me demande-t-il dans un murmure.
J'avale ma salive avec du mal.

« … Je … » À nouveau, je ne sais pas quoi dire. Je ne suis pas à l'aise.
« … En fait... Ce n'est pas mon.. univers … Je le regarde. Je ne suis pas une danseuse... je vais dans les bars pour me défouler et me vider l'esprit...  »

Je regarde à nouveau autour de moi. Les gens éméchés ont disparu au profit de gens en costume et masqués.
«  Je ne sais pas danser ça en plus … »

☥

Bon sang. Je regrette vraiment de l'avoir suivi.
Pourquoi ais-je fait ça ? Par tous les Dieux, je suis bourrée et je me lance à la poursuite d'un vampire... Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?
Il me regarde en fronçant un peu les sourcils. Voilà, j'ai encore dit ou fait un truc qu'il ne fallait pas. J'ai une boule lourde au creux du ventre et rien que l'idée qu'il sache que je suis une sorcière me met maintenant mal à l'aise. Il y a ce contrat pourtant, que je n'ai toujours pas signé. Et si je ne le faisais pas ? Au fond rien ne l'empêcherait de faire comme tous les autres vampires et me forcer... Il pourrait si facilement.
Et en plus, je pourrais tout aussi bien ne pas m'en rendre compte.

Il contrôle les illusions. Il peut les faire naitre si facilement dans mon esprit qu'il se pourrait que j'y sois depuis notre rencontre au restaurant. Il joue déjà tellement avec moi...
Je ne sais pas ce qu'il cherche à faire. Certes, il veut certainement me faire signer le contrat mais … pourquoi tout ça ?
Je suis tellement mal à l'aise dans cet univers faux. Un univers faux qui ne me convient pas en plus. Les grandes robes, les masques. Je n'aime pas vraiment ça. Je ne sais même pas où est Vi' … Je veux juste rentrer chez moi …
Je surprends presque même des brides de conversations en français de ces gens qui ne sont pas vraiment là. La boule dans mon ventre s'alourdit. J'aime mes origines françaises, mais la France a toujours pour moi un arrière goût amer et acide. Douloureux jusqu'au plus profond de moi.

«  Vous pourriez être tellement plus … » lâche-t-il dans un murmure et je le regarde en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?
Je peux certainement être une sorcière plus douée et efficace si j'avais la possibilité d'utiliser mes dons sans peur mais... j'ai l'impression qu'il ne parle pas de ça...
J'aimerais bien qu'il arrête cette illusion ou je vais finir par lui marcher sur les pieds...

Un frémissement parcoure sa lèvre puis il hausse un sourcil, le décors changeant comme s'il avait lu dans mes pensées. Mais quand un désert de sable s'étant autour de nous, je ne peux pas m'empêcher de reculer. Le lâcher. Même si lui ne me lâche pas.
Je le regarde lui, puis l'étendu ocre clair qui s'étant autour de nous.

« Alors quoi ? Les bals à la Française ne sied guère à la fille aux hiéroglyphes ? » Il parle mais je l'entends à peine.
C'est les battements de mon cœur que j'entends surtout dans mes oreilles. Mes mains deviennent un peu moites. Il a trouvé comment me rendre encore plus mal à l'aise... Tous mes sens, subissant l'illusion, me disent qu'il y a le sable, le vent, l'odeur de mon pays, de chez moi mais... la magie en moi, mon sens magique sait que ce n'est pas vrai.
Je le fixe, les yeux un peu écarquillés, un peu écartée de lui maintenant. Imaginez un sorcier qui maitrise l'eau qui se rend compte que pourtant il est en train de se noyer. C'est ce que j'ai l'impression de ressentir.
Je devrais capter toute la force que le sable, surtout d'Egypte, m'insufflerait, mais je ne sens rien. Rien du tout.
Je pourrais presque en vomir l'alcool qui remplie mon estomac.

Puis il s'écarte, me lâche, me rendant à mon univers bien réel de New-York. Je respire à nouveau, même si je dois être pâle malgré ma peau naturellement hâlée.
« Mon chauffeur viendra vous chercher Samedi matin. Soyez prête, peu importe la réponse. » Je le regarde, incapable d'articuler un mot, jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Je vais alors me laisser tomber sur un fauteuil et reprend mon souffle.
Est-ce que je suis vraiment prête à me lancer là-dedans... ? Est-ce que je peux ajouter mes propres clauses au contrat ? J'aimerais que plus jamais il ne m'entraine dans ce genre d'illusions. Pas sans mon consentement en tout cas...
Mais pour l'instant, je vais rentrer chez moi. Me cacher sous ma couette avec des chats.